Le travail de la soie : histoire, culture et industrie
mercredi 18 février 2015 à 18h à l’espace culturel Patrick Fabre
par Annie Torqueo
La soie, synonyme de douceur, de luxe, de beauté, nous vient de loin. Elle a fait rêver aux temps lointains où elle empruntait les grandes routes des caravanes pour venir jusqu’à nous depuis
la lointaine Chine qui gardait jalousement le secret de sa fabrication.
Et pourtant nous avons appris, nous aussi en Europe, à domestiquer le bombyx, à travailler son merveilleux fil au cours des siècles derniers. Nous sommes passés de l’artisanat à l’industrialisation
au 19e siècle. Les filatures, les moulinages se sont installés près des cours d’eau. Le paysage de nos régions a été modifié par les plantations nombreuses de mûriers nécessaires à l’alimentation du
bombyx. Lyon est devenue la capitale mondiale de la soie.
Cette industrie a employé durant plus d’un siècle une main d’oeuvre (y compris d’enfants) majoritairement féminine pour certains travaux (filature) mais aussi masculine : moulinage, teinture,
tissage. Les difficiles conditions de travail et les salaires très bas ont débouché sur des révoltes durement réprimées, celle des canuts lyonnais. L’histoire, la technique et la question
sociale seront au centre de la présentation.
Les maladies qui ont frappé le bombyx, la découverte de la soie synthétique, les changements d’habitude vestimentaires ont peu à peu sonné le déclin de la production de soie en France.
Aujourd’hui la soie est retournée vers son pays d’origine : la Chine.
Annie Torqueo est arrivée au syndicalisme en 1968 d’abord au sein de son entreprise puis durant quelques années détachée comme permanente syndicale. Même si le travail dans la branche
professionnelle de la banque a été le principal, elle a beaucoup milité dans l’interprofessionnel et plus particulièrement dans la branche textile qui connaissait les difficultés, les
délocalisations, les fermetures d’usines. De plus cela touchait un salariat essentiellement féminin sans beaucoup de chance de se reconvertir.
Après son départ à la retraite, installée à Taulignan dans la Drôme, elle a été élue conseillère municipale avec la charge de l’atelier musée de la soie ; et c’est par ce biais qu’Annie Torqueo s’est
intéressée à l’histoire et au travail de la soie.