Regard actuel sur l’évolution de nos systèmes
de production, au travers de la littérature
Exemple de l’agriculture – Conte du XXIème siècle
Écoutons d’abord Monsieur de La Fontaine :
« Un riche laboureur, sentant sa mort prochaine, fit venir à lui ses enfants » (1).
Vous connaissez la suite, les enfants suivent la recommandation du défunt, ils ne laissent « nulle place où la main ne passe et ne repasse » et …, année après année, ils trouvent le trésor caché dans
le sol et promis par le père.
Vers le milieu du XIXème siècle, la mécanisation s’est développée. C’est ainsi, depuis que l’homme sapiens s’est répandu sur la planète Terre, il a toujours cherché à améliorer sa situation, c’est …
humain dirait-on. Et pourtant, à l’époque, Paul Lafargue n’avait pas encore rédigé son ouvrage Le Droit à la paresse (2).
Puis sont apparus les « intrants », produits par l’agrochimie et source considérable de revenus pour certaines entreprises : engrais chimiques, pesticides. Les rendements furent accrus
significativement, mais également des inégalités. C’est la logique du Toujours plus (3) dénoncée par François de Closets.
On se rend compte aujourd’hui que ces pratiques ont leur revers, et que ces apports peuvent être très néfastes à la microfaune des sols, alors « qu’on a toujours besoin d’un plus petit que soi » (4).
Et qu’il est dommage de « tuer la poule aux oeufs d’or » (5).
Mais un jour, le baudet, accusé de tous les maux de la terre (6), se prit à rebiffer : quel est donc l’animal qui, à ce jour, a le plus engendré de dégâts sur l’environnement, en polluant tous les
milieux : sols, eaux, atmosphère ? Et de quel droit, il nous classe en nuisibles, ESOD (espèces susceptibles d’occasionner des dégâts).
Une voix céleste déclara : la loi du plus fort est toujours la meilleure (7).
Et tous les animaux de répondre en choeur : alors c’est Dame Nature qui l’emportera. Même les plantes en ont vibré de satisfaction !
Christian Herbaut
(1,4,5,6,7) : fables de La Fontaine : Le laboureur et ses enfants, Le lion et le rat, La poule aux oeufs d’or, Les animaux malades de la peste, Le loup et l’agneau
(1660-1689).
(2) : Le Droit à la paresse, de Paul Lafargue (1880)
(3) : Toujours plus, de François de Closets (1982)