Ami, entends-tu ?
« Entends-tu la caresse du vent sur les branches encore nues ? le craquement des feuilles, étonnées après le gel ? le crissement des bourgeons qui se tirent la bourre et
se croient tout permis ? A présent, les jaunes, les bleus, les mauves et les rouges, tous les camaïeux éclatent en pointillés sur un fond qui verdit. On voudrait dire Verdi car nous sommes
transportés !
Et si tout ceci n’était qu’une bulle d’air climatisé, comme dans un Center Park ? La vraie vie étant laissée au vestiaire de l’opéra quand la scène nous raconte une histoire violente. Les oiseaux ne
sont que des images en 3 D, les odeurs viennent des sprays, la mer plus calme offre un business accru aux passeurs. Les lucioles qu’est-ce que c’est ? Je salue au passage la mémoire du dernier
rhinocéros blanc, non pour sa blancheur mais pour le passage de témoin manqué de la biodiversité.
Pas le moral le président ? Mais si, voyons ! mais pas pour un arrêt sur image devant la belle nature que nous avons le privilège d’embrasser du regard. Car cette nature a une histoire, l’histoire du
lieu, l’histoire des gens qui l’habitent, histoire longue et ce n’est pas fini. Et, fait troublant, cette nature me regarde autant que je la regarde.
Alors, ami qui entend, écoute aussi, parle donc, regarde et embrasse. Tu es convoqué dans tout ton être pour être submergé par la nature, t’ébrouer et pour en éclabousser ton espace.
Alors, cher adhérent, marche, cours, vole, et nage ! Bon printemps à tous, sans retenue !
Alain Fauqueur