Le Tour de France Cycliste : Grandeur ou décadence ?
Mercredi 15 mai 2013 à 18h à l’Espace culturel "Patrick-Fabre"
par Philippe Gaboriau
En ce début de vingt-et-unième siècle, le Tour de France cycliste est-il une mythologie historiquement datée ? Une épopée en train de mourir devant nos yeux ?
Cette épreuve sportive semble former un bien original fait social qui peut nous permettre de mieux comprendre notre époque.
Créé en 1903, le Tour de France forme, depuis plus d’un siècle, chaque mois de juillet, durant trois semaines, une grande fête du vélo. Course cycliste, feuilleton
télévisé, associé aux congés payés et au soleil, il peut être vu comme un carnaval moderne, de l'époque industrielle et sportive, du monde capitaliste européen.
Au début des vacances, de part et d'autre de la fête nationale, en attendant les coureurs cyclistes, quinze millions de spectateurs s'installent à la bonne
franquette sur les routes de France. Les étapes de montagne, en particulier, (comme le mont Ventoux en cette année 2013) tendent à devenir des lieux de grands rassemblements de foules,
venues par familles entières.
Avec l'ensemble des médias - télévision, radio, journaux - élaboré collectivement, sans auteur proprement dit, le Tour de France forme une multitude de simultanés qui se
vit en direct et qui lie l'écriture et l'image, le reportage et le commentaire technique, l'oral et l'écrit.
Univers profondément adapté au profit, au coeur des problèmes de dopage qui touchent les sports professionnels, le Tour de France cycliste est-il – encore et
malgré tout - un des plus forts bastions des cultures populaires de la civilisation occidentale contemporaine?
Philippe Gaboriau est chercheur au CNRS.