L’identité républicaine de la France  

Mercredi 6 décembre au théâtre des 2 mondes, à 17h45

par Jacqueline Lalouette, historienne, spécialiste de la libre-pensée et de la laïcité

En historienne, Jacqueline Lalouette retrace l’histoire de l’expression « identité républicaine de la France » dans un ouvrage récemment publié chez Fayard. Elle en débat pour la Fondation Jean Jaurès avec Jean-François Chanet, professeur d’histoire à Sciences Po, et nous conduit ainsi à réfléchir sur ce qui se joue, dans la France du XXIe siècle, autour de cette expression.

Pendant longtemps, pour parler de la France, on invoquait son âme, son génie ou son esprit. Puis, à partir des années 1980, ces beaux mots ont été supplantés par l’identité : « identité de la France », « identité nationale », mais aussi « identité républicaine de la France » selon Jean-Pierre Chevènement, qui voyait dans la République une étape obligée vers le socialisme. Après avoir retracé l’histoire de cette expression, Jacqueline Lalouette analyse la teneur de l’identité républicaine, fondée sur la mémoire des Lumières et de la Révolution française, régulièrement réactivée. Or, dans le contexte actuel de « démocratie représentative fatiguée », deux des grands principes républicains, l’indivisibilité et la laïcité, en théorie garants de l’unité de la nation, font naître des tentations séparatistes, que la loi du 24 août 2021 a entendu combattre. Ce livre et cette conversation entre Jacqueline Lalouette et Jean-François Chanet nous invitent dès lors à prendre du recul, à méditer sur le rapport, parfois méfiant, des Français à leur République et sur la nécessité de revenir à l’intérêt général.

La conférencière

Agrégée d'histoire, Jacqueline Lalouette a rédigé une thèse de 3ème cycle sur les débits de boisson en France et une thèse d'état sur la libre-pensée en France, les deux sous la direction de Maurice Agulhon. Professeur d'université, émérite depuis 2011, notamment à Lille III et à Paris XIII, elle est membre de l'Institut Universitaire de France et de plusieurs comités d'histoire où elle est toujours très active, en tant que spécialiste de la libre-pensée, de la laïcité et de l'anticléricalisme, à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle. Ses nombreuses publications - livres, colloques et presse - témoignent d’une égale capacité à traiter de questions transversales qu'à explorer des sujets a priori d'intérêt second comme révélateurs des sensibilités et des valeurs de leur temps.