Frédéric Dard dit San-Antonio Je le jure

Mercredi 20 septembre à 18 heures, à l’Espace culturel

par Eric Bouhier, auteur du dictionnaire amoureux de San Antonio

Médecin, publicitaire, muséographe, enseignant et écrivain, Eric Bouhier a une véritable passion pour l’oeuvre de San-Antonio.
L’écriture du « dictionnaire amoureux de San Antonio » est l’aboutissement d’une lecture assidue depuis l’adolescence et d’un travail de recherche acharné mené pendant 20 ans avec des proches de Frédéric Dard et des membres d’une association dédiée à entretenir la mémoire de l’écrivain.
Le dictionnaire tente d’éveiller la curiosité sur l’homme et les aspects riches de sa création littéraire unique.


Mr Albert Benloulou, éditeur, agent littéraire et ami de Frédéric Dard, sera pré-sent à la conférence.

Né à Jallieu (Isère) le 29 juin 1921, Frédéric Dard est un enfant à l’imagination fertile, nourrie par une invraisemblable boulimie de lecture. Son premier livre, à 17 ans, La Peuchère, inaugure une oeuvre qui sera traduite en 35 langues, comptant près de 290 romans, psychologiques et policiers, des centaines de nouvelles et une soixantaine d’adaptations théâtrales et cinémato-graphiques. On estime à 250 millions le nombre de livres vendus sur une période couvrant un peu plus de la deuxième moitié du XXe siècle. Tardivement puis abondamment saluée par la critique, dominée par les aventures aux accents rabelaisiens du commissaire San-Antonio et de ses joyeux acolytes, cette incroyable production littéraire, fidèle au Fleuve Noir pendant 50 ans, a été reconnue comme une oeuvre majeure de la littérature contemporains. L’engouement des lecteurs pour les aventures de San-Antonio (il y en aura 183 au total) fut tel qu’il suscita bientôt la curiosité des intellectuels et des universitaires, comprenant enfin que la drôlerie et la noirceur de ces romans cachaient aussi une vision tantôt réjouissante, tantôt féroce de la société. En humaniste vigilant, ce créateur de milliers de mots nouveaux n’a cessé de vanter les vertus de l’amour et du travail, tout en dénonçant la bêtise humaine, capable de gangréner toutes les couches de la société. Cet homme dont l’entourage louait la jovialité, l’extrême bonté et la géné-rosité, était aussi rongé par le doute et des périodes de désespoir ; une personnalité riche à l’ori-gine d’une oeuvre complexe, où le rire côtoie l’obsession de la mort. Décédé le 6 juin 2000, Fré-déric Dard, dit San-Antonio, repose à Saint-Chef (Isère).