Rendre les oeuvres d’art volées par les nazis, l'histoire d'une enquête

Mercredi 3 décembre à l’Espace culturel, à 18 heures

par Muriel de Bastier, chargée de recherches au Ministère de la Culture

La conférence
On estime habituellement à 100 000 le nombre d’oeuvres spoliées en France
pendant l’Occupation et à au moins 5 millions le nombre de livres spoliés.
Les nazis pillent les collections d'art privées, principalement celles de familles juives. Si une grande partie des oeuvres sont revenues en France à la Libération, et furent restituées grâce au travail de Rose Valland et de Jenny Delsaux, plusieurs milliers d'entre elles restent encore introuvables.
Si les spoliations de biens culturels ne résument pas l’ensemble des spoliations commises pendant la période nazie, elles en sont bien l’un des témoignages. Elles
s’inscrivent plus largement dans l’entreprise de persécution et de destruction des Juifs d’Europe et se rattachent ainsi au projet génocidaire nazi. La politique de réparation des spoliations répond à une exigence morale de connaissance et de
mémoire, et de restitution.
Les descendants et ayants droit des victimes de spoliations continuent de se
tourner vers l’État pour en savoir plus sur les spoliations subies par leurs parents,
grands-parents ou arrière-grands-parents, pour retrouver des biens spoliés et
obtenir réparation, par la restitution ou par l’indemnisation. Plus largement, nombre
de familles recherchent encore aujourd’hui, d’abord, la reconnaissance de ce
qu’ont vécu leurs aïeux.
Aujourd'hui, après des enquêtes au long cours, quelques-unes de ces oeuvres
retrouvent les familles de leur propriétaire d'origine.

La conférencière
Muriel de Bastier, attachée principale d’administration, historienne de l’art de formation, est chargée de recherches à la mission de recherche et de restitution
des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945 depuis sa création en 2019. Elle
anime les recherches relatives aux livres spoliés et conçoit et coordonne les formations de sensibilisation des acteurs culturels. Elle a travaillé comme chargée
de recherches sur les MNR au musée du Louvre pour la Mission Mattéoli (1998-
1999), avant de poursuivre sa carrière au sein de la Commission pour l’indemnisation
des victimes de spoliations (CIVS) (2000-2019).