L’humanisme en Provence aux XVIe et XVIIe siècles
Conférence du 21 février 2018
à 18 heures, à l’Espace culturel Patrick-Fabre
par Paul Peyre, agrégé de lettres classiques
Nous prendrons le mot « humanisme » dans son sens historique, celui qui concerne un mouvement qui naît à la fin du 15e siècle et qui
s’affirme au 16e comme une volonté de rompre avec les idéologies du Moyen Âge, de revenir aux valeurs de la pensée antique et de rechercher l'épanouissement de l'individu par
l'affirmation de la liberté humaine (on pense au « Fais ce que voudras » de Rabelais) et la quête platonicienne du Beau et du Vrai. Évidemment la pensée médiévale, incarnée par la faculté de
théologie de Paris (la Sorbonne), ne s'efface pas pour autant, et Molière, au 17e siècle, jugera encore bon d'en faire l'objet de ses moqueries (Le Malade imaginaire). C'est que ce siècle, même si on
ne parle plus, à son propos, d'humanisme, a dû poursuivre les mêmes luttes, en particulier dans les domaines de la science et de la religion (condamnation de Galilée, révocation de l'édit de
Nantes...)
Parler d'humanisme en Provence, ce n'est pas faire de notre région un lieu d'exception. En effet, dès le 16e siècle, les idées nouvelles parcourent l'Europe en dépit des frontières et une
véritable culture européenne se met en place, qui touche aussi bien bien l'art et la science que la philosophie. À cette culture participent quelques grandes figures provençales comme Jean de
Nostre-Dame, Peiresc ou Gassendi. C'est à elles que nous voulons rendre hommage, pour redonner un peu de lustre à ceux que l'histoire officielle tend à oublier.
Né d'un père venturois et d'une mère luberonnaise, Paul Peyre s'est toujours senti proche de la culture provençale, qu'il a voulu
considérer non pas seulement en elle-même, mais aussi, et surtout, dans ses rapports avec les civilisations, proches ou lointaines, qui l'ont façonnée et enrichie. Après des études primaires à
Malaucène et secondaires à Apt, il fait ses études supérieures de Lettres classiques à Marseille (khâgne), puis à Aix et enfin à Lyon. Nommé professeur, il va enseigner le français, le latin et
le grec, d'abord dans le département de l'Ain, puis à Carpentras, où il donnera également des cours de provençal. Vers la fin de sa carrière professionnelle, il enseignera aussi à l'université
d'Avignon dans le cadre d'un D.E.S.S. de tourisme.
Passionné par l'étude des noms de lieux, il publie en 2012 une Toponymie du Ventoux (éditions du Toulourenc) et, plus récemment, chez le même éditeur, les textes de Contes, légendes et
mythes du Ventoux, pour introduire les photographies de Catherine de Clippel.