Les rêves, le sommeil et la pesanteur
Le mercredi 14 octobre 2015 à 18h
à l’Espace culturel Patrick Fabre
Par Alain Gonfalone, physicien, en charge d’expériences pour la Station
Spatiale Internationale
Les scientifiques savent depuis longtemps que le sommeil s’établit progressivement en passant par plusieurs phases, au cours desquelles on peut constater
que le cerveau émet des ondes plus lentes ; et puis, il y a une phase, appelée phase du « sommeil paradoxal »
où, bien que le sujet soit profondément endormi, le cerveau lui, se met à émettre des ondes qui ressemblent a celles de l’éveil. Ce stade du sommeil a longtemps intrigué et cette
conférence s’attache à expliquer que la pesanteur joue un rôle insoupçonné dans son apparition et donc dans les rêves.
Les organes pour détecter la pesanteur ne sont pas aussi évidents que les yeux, les oreilles, le nez, la langue ou les mains ; non, pour la gravité rien d’apparent ! Il existe bien dans
l’oreille interne de petits cristaux - les otolithes, qui donnent des informations sur les accélérations que subit la tête et des canaux semi circulaires qui indiquent la position du corps dans
l’espace.
La pesanteur est la source de bien des petits traumatismes du corps et de l’esprit. Une des peurs acquises dès le plus jeune âge, est la peur de tomber, liée bien sûr à la gravité puisque le
centre de gravité de du corps se trouve à un mètre du sol, ce qui n’est en principe pas stable et nécessite un ajustement constant des masses corporelles. Les mammifères, les hommes et
les femmes aussi, se couchent et oublient un instant la peur de tomber. Et une fois le cerveau libéré de cette peur, le rêve, prend place : c’est le “sommeil paradoxal”.