Les Confréries de Pénitents
Mercredi 4 novembre à 18h
à l’Espace culturel « Patrick Fabre »
par Henri Veyradier, recteur des Pénitents Noirs de Valréas
Apparues dès le XIIème siècle en Italie, sous forme de sociétés pénitentielles violentes (flagellants), les confréries (ou compagnies) de pénitents, composées
exclusivement de laïcs, se généralisent à partir du XIIIème siècle à l’ensemble du monde catholique méditerranéen, souvent sous la conduite spirituelle d’un ordre religieux (franciscains,
dominicains…). Si une certaine rivalité pouvait exister dans les villes entre les diverses confréries, au sein de chaque confrérie une grande solidarité unissait les membres. Outre la prière
qui restait la priorité, les Confréries faisaient du « social » avant l’heure : assistance envers les malades, les défunts, les prisonniers, les pauvres.
Interdites en France lors de la Révolution au même titre que les autres manifestations religieuses, elles auront beaucoup de difficultés à se reconstituer après la tourmente : clergé
local peu favorable, missions traditionnelles transférées aux pouvoirs publics. Certaines vont s’orienter dans la seconde moitié du XIXème siècle vers d’autres formes de solidarités (sociétés
de secours mutuels, francmaçonnerie).
Quelques confréries du midi vont faire exception et se maintenir jusqu’à nos jours ; considérées un temps comme survivance folklorique anachronique, devant la pénurie des vocations, elles
sont de plus en plus sollicitées par le clergé pour le seconder dans diverses tâches (funérailles, malades…).Un certain nombre d’entre elles se sont même reconstituées avec l’appui des évêques
locaux.
Henri Veyradier, enseignant d’histoire à la retraite, est recteur des Pénitents Noirs de Valréas. Il est en outre président de l’association (loi 1901) des
pénitents des trois Confréries de Valréas, bailli des Confréries pour le Comtat Venaissin, membre du conseil national de la Maintenance des confréries de France et de Monaco.
Il anime diverses sociétés d’histoire locale ou de défense du patrimoine, donne des conférences dans ces domaines de recherche généralement liées à la symbolique : phaléristique
(médailles et décorations), vexillologie (drapeaux)…
Henri Veyradier a rédigé de nombreux ouvrages et articles sur ses thèmes de prédilection ; il est chevalier de l’Ordre National du Mérite, des Palmes Académiques, du Saint-Sépulcre et lauréat
de l’Institut de France.